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Léon Spilliaert, Baigneuse, 1910

Rien ne s’oppose à la nuit

Quelle est la place accordée à nos morts ? Ou plutôt quelle est la place que les morts réclament ?

Boris Dambly

La mort est devenue un tabou. Notre société ultra-libérale, en nous imposant l’injonction à la productivité et au bonheur, nous empêche de développer le lieu transitoire et protégé où nous pourrions nous mettre en retrait pour conserver le lien nécessaire avec la personne perdue et procéder à son deuil.

Vincianne Despret, éthologue et psychologue, développe l’idée que les morts ont sur nous une volonté de puissance (un peu au même titre que les rêves ou certaines œuvres d’art). Ils peuvent nous pourrir la vie, nous rendre incapables de travailler ou au contraire nous inspirer l’écriture de livres ou la réalisation d’œuvres picturales. Ils peuvent aussi nous soutenir, nous consoler et parfois même nous faire rire.

Cette résidence sur le plateau de la fabrique explore la place des morts dans notre société. Si, comme Vincianne Despret le suggère, les morts sont des sujets autonomes avec lesquels nous sommes invités à cohabiter, quel lieu leur est dévolu aujourd’hui ?

La réponse à cette question est scénographique. Il s’agit de créer un espace où les morts puissent exister et interagir avec les vivants.
Quel est la place accordée à nos morts?
Ou plutôt quelle est la place que les morts réclament?

Résidences

Rien ne s'oppose à la nuit

MA 02 VE 12/04