Les Écailles

Parfois, Emma, Thomas, Lucile et Aglaé aimeraient que le monde autour disparaisse. Leur adolescence est parsemée d’injonctions aux régimes et de commentaires sur leur apparence. Mais cet été là, au camping, tout bascule lorsque leur petit groupe est le seul survivant d’une bactérie ayant contaminé toute la nourriture. Ensemble, il et elles vont devoir se débrouiller. De la fabrication d’un radeau à l’allumage de feu à base de bois mouillé, de conflits de pouvoir à l’esprit de meute, il faudra vivre « après » l’inondation.

Il est essentiel de sensibiliser les jeunes à la grossophobie et les questionner sur leur rapport à leur corps. Aux moments de l’adolescence, le corps est central et l’apparence essentielle, ce travail peut être vraiment vital et éviter beaucoup de souffrances.

La compagnie Azwi choisit la force de la poésie et de l’histoire pour questionner cette discrimination, permettant une certaine distance afin d’éviter de tomber dans un discours pédagogique. Ici, la notion d’un monde postapocalyptique dans lequel il faut survivre prend le dessus dans la narration tout en restant reliée à la question du corps. En effet, le personnage d’Emma s’appuie sur le fait que iels sont trois gros.ses et donc, iels ont des réserves pour survivre sans manger plus longtemps que des personnes minces. Le fait est alors inversé : il s’agit d’une situation dans laquelle être gros est positif. Par ce principe, nous proposons un nouveau regard sur les personnes grosses : un corps gros peut être puissant ! Ici, il ne s’agit pas de montrer une discrimination mais au contraire, d’ouvrir notre regard à une autre perception de la grosseur.