Paul Pastur sera là !
« 100 ans, c’est un bel âge pour un bilan, 100 ans, c’est un bel âge pour s’adresser à notre ancêtre, nous qui faisons la culture en Hainaut au 21e siècle, nous qui sommes dans un monde en transformation ».
En 2019, Valérie Cordy met en scène un spectacle qui a pour cadre les 100 ans de culture en Hainaut. Joué avec succès, puis mis de côté le temps de laisser le monde se remettre de l’épidémie de Covid-19, revoici « Lettre(s) à Paul Pastur » au Foyer Culturel de Beloeil et au Centre Culturel de Sivry-Rance (en novembre 2023). Pour marquer le coup, nous avons adressé quelques questions au comédien Anton Kouzemin.
FAB – Une reprise ça se passe comment ?
Anton Kouzemin – Tout d’abord, ça se passe chacun de son côté. Se replonger dans les textes, dans ses souvenirs. Réétudier et réimaginer des choses. Se remettre dans le bain. Puis, voir si les souvenirs collent à la réalité en se confrontant au plateau.
FAB – Le spectacle sera-t-il le même ?
Anton – Les spectacles ne sont jamais les mêmes. Chaque représentation est différente. Mais on va essayer de raconter globalement la même chose, dans la continuité. On va essayer de faire en sorte que tout reste pertinent, même si effectivement on n’est plus à la charnière des 100 ans de culture en Hainaut. On a fait un pas plus loin. Le spectacle ne sera pas identique. On sera dans un autre lieu, un autre espace, on recevra un autre public et on va dire les choses avec qui on est aujourd’hui, avec les événements qui nous entourent…
FAB – Dans que état d’esprit es-tu ?
Anton – Si j’étais à un procès, je dirais oui, je suis tout à fait serein. Mais en vérité non. Je pense qu’être serein par rapport à un plateau n’est pas nécessairement une chose à cultiver. Il faut toujours garder à l’esprit qu’il s’agit d’un lieu de l’immédiat. C’est toujours du direct, toujours du réel en temps réel. Donc on ne sait jamais ce qu’il va se passer. L’ensemble est très complexe, technique. Ça demande beaucoup de coordination. Toutefois, on vient de répéter plusieurs jours d’affilée. On retrouve tout ce qu’on peut et on réadapte ce qu’on ne peut pas complètement retrouver. C’est aussi la joie du plateau, et aussi sa beauté.
FAB – Au final, une reprise, c’est toujours un peu une première alors ?
Anton – Oui, bien sûr. Chaque représentation est une première dans la mesure où chaque représentation est unique.
FAB – Paul Pastur sera parmi nous ?
Anton – On a fini par le connaître par d’autres biais que sa figure propre et ses accomplissements: on le connaît par le nom des rues et le nom des places… L’idée est de retrouver cette figure. De lui redonner une modernité, de la contextualiser. Aujourd’hui, qu’a-t-il encore à nous raconter ? Que peut-on encore apprendre de lui ? Oui: Paul Pastur sera là.