Est-ce que tu viens pour les vacances ?
Une interview de Diana David, Samuel du Fontbaré, Maximillien Delmelle et Zenabou Mbamba par Mahé Brombart.
Bouée flamand rose. Bouée pastèque. Bouée pneu de voiture. Il y en a pour tous les goûts sur la plateau qu’occupe la résidence de Diana David et ses acolytes, qui développent un travail scénique autour de la thématique des vacances. Et c’est de très bonne augure: l’été est là !
FAB – Pouvez-vous vous présenter ?
Diana David — Je suis la metteuse en scène et la porteuse du projet.
Samuel du Fontbaré — Je suis comédien et je fais aussi la création musicale.
Maximillien Delmelle — Je suis comédien.
Zenabou Mbamba — Je suis comédienne dans le projet.
FAB — En une phrase, c’est quoi « Est ce que tu viens pour les vacances ? »
Diana — C’est « Comment nos vacances nous racontent-elles ? »…
Maxi — Pour moi, c’est un panel sur les enjeux sociaux qui se jouent même à travers nos loisirs, notre temps libre et en l’occurrence nos vacances.
FAB – Qu’est-ce que vous avez fait à la Fabrique ? Comment avez-vous travaillé ?
Diana — C’était notre première résidence tous les quatre. Après un an et demi, je suis arrivée avec énormément de matière. J’avais très envie de faire une co-création et une écriture de plateau parce que pour moi, c’était important que mes partenaires de travail se présentent aussi à travers leur propre imaginaire des vacances et à travers plein de recherches différentes et variées.
Maxi — On a fait beaucoup d’improvisations, on a exploré différents matériaux scéniques et on a essayé de les assembler pour donner un rendu cohérent pour la restitution.
Samuel — C’était une forme de crash-test, pour essayer un peu la vision de Diana sur ce projet.
Diana — J’envisage encore huit semaines de création, donc on est vraiment au tout début, il reste encore beaucoup de travail. Nous devons déterminer quelle va être vraiment la dramaturgie de ce spectacle.
FAB – Après la Fabrique, c’est quoi la suite ?
Samuel — Du repos !
Maxi — Les vacances, on va profiter! (rires)
Diana — Plus sérieusement, nous avons encore quatre semaines de recherche et écriture plateau l’année prochaine dans différents lieux, notamment à la Maison de la Création et au BAMP. L’idée, c’est de trouver des partenaires de production et de coproduction afin de nous accompagner dans la création de ce spectacle en lieux institutionnels et d’intégrer petit à petit l’équipe de création, que ce soit en termes de scénographie ou de lumières. En bref, on va continuer à rêver à ce que c’est les vacances sur un plateau de théâtre…
FAB — Pour vous, c’est quoi la Fabrique ?
Samuel — Déjà, un lieu imprégné par son histoire de fabrique de souliers (ndr : le bâtiment accueilli en effet, autrefois, une École de la Chaussure), mais aussi un lieu d’accueil.
Diana — Alors moi, je vais dire en plusieurs mots. Bon, finalement, c’est moi qui parle le plus ! La Fabrique, c’est un endroit hyper chouette parce que ça nous permet d’être en résidence in situ et ça nous permet aussi d’avoir un accompagnement sur le côté, ce qui est très riche. Je note aussi le fait que c’est une résidence rémunérée, ce qui est très bien quand on démarre un projet et qu’on n’a pas encore de subsides. Et puis il y a vraiment un ensemble de choses qui mettent en valeur la création. Donc je dirais que la Fabrique de Théâtre est … une vraie fabrique de théâtre!
Maxi — C’est une colonie de travail.
Zenabou — Oui, une colonie. Pas de vacances mais de travail !
Diana — Et puis j’ajoute aussi que c’est extraordinaire de rencontrer d’autres artistes et de pouvoir échanger sur les pratiques…