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© Mara De Sario

APREM#6: THÉÂTRE DE L’ANTHROPOCÈNE

Novembre 2017 – Le parti pris d’APREM#6 est de questionner ce que peut être le théâtre de l’Anthropocène.

 

Selon certains scientifiques, nous serions aujourd’hui entrés dans une nouvelle ère géologique, l’ère de l’Anthropocène. Cette notion, qui ne fait pas encore l’unanimité chez les géologues, a connu néanmoins un essor fulgurant dans le domaine des discours publics, de la culture, des sciences humaines et des arts. Le constat que l’humanité est désormais une force géologique pointe des enjeux, des responsabilités et une nouvelle dynamique de la pensée écologique. « Aux émissions se substitute une mission », résume le philosophe Peter Sloterdijk. Elle indique en tous cas un seuil, une rupture, une nouvelle prise de conscience, qui suscite de nouveaux espaces de pensées, de spéculation et d’action.

Dans le cadre de la « Saison des Cultures Numériques 2017 » de la Fédération Wallonie Bruxelles, la Fabrique de Théâtre et l’Institut Techne de l’Université de Buffalo sont heureux de vous inviter à la sixième édition d’APREM !

En savoir plus…

Des interprétations contemporaines (et cette contemporanéité n’est pas qu’actuelle) de « l’universalité du théâtre » peuvent mener à une interprétation hâtive de cette universalité. Ainsi, les multiples reprises d’auteurs classiques (des Grecs à Molière ou Shakespeare) peuvent laisser à penser cette universalité comme étant basée non pas sur la force des modalités du théâtre mais bien sur une forme d’absolu indépendant des conditions sociales, économiques et donc techniques dans lesquelles diverses œuvres ont été créées.

Les APREM étant généalogiquement liés aux Sondes de la Chartreuse du Centre National des Écritures du Spectacle, celles-ci s’appuyant entre autres sur les travaux d’Herbert Marshall-McLuhan et Erwin Piscator et son théâtre politique, c’est évidemment une perspective dans laquelle nous ne pouvons nous inscrire.

Nous vivons à l’époque géologique de l’Anthropocène et en particulier à une forme de mondialisation dans laquelle géographie et climat sont modifiés.

Le parti pris d’APREM#6 est de questionner ce que peut être le théâtre de l’Anthropocène.

Comment la géographie et le climat transforment la pratique théâtrale ? Comment faire coexister sur scène la vie (végétale et animale), l’animé et l’inanimé, l’humain et la machine ?

Quelles seraient les mutations d’un théâtre qui se saisirait de la perspective écologique?

Nous nous proposons de reprendre ces questions déjà soulevées dans les années 90 par Bonnie Marranca dans Ecologies of Theater à une époque de tension accrue sur les ressources, de dévastation écologique de divers ordres, d’un changement climatique qui semble s’emballer. Ces transformations rapides appellent une ressaisie des enjeux écologiques dans ses dimensions historiques, politiques, sociales, économiques et technologiques, soit transindividuelles.

Le développement récent d’une géologie des média, d’une vision de l’écologie s’abstrayant ou instrumentant la nature, ou d’une invitation à se saisir des élusifs hyperobjets (Timothy Morton) sont autant de leviers pour inventer un théâtre de l’Anthropocène.

Nous voulons être particulièrement attentifs au fait que l’environnement est de plus en plus pensé à travers une condition humaine exosomatique, soit artificielle et technique, donc basée sur la technologie, technologie dont la compréhension de l’impact écologique se raffine. Nos environnements technologiques sont en effet de plus en plus déterminés par un accès à des ressources géologiques.

Nous avons proposé pendant trois jours de créer un atelier collectif et public de dramaturgie autour de l’expérimentation de formes scéniques se confrontant à ces questions.

Nous avons invité des observateurs de ces processus dramaturgiques mêlant directeurs d’institutions culturelles, intellectuels et étudiants.

L’hypothèse sur laquelle nous avons travaillé est en effet que la saisie de ce type d’enjeux ne peut se faire qu’en inventant des formes renouvelées et que ce renouvellement est indissociable de l’expérimentation.

Nous avons également proposé de mettre en lumière les enjeux contemporains à travers la recréation d’une perspective historique autour des notions de théâtre de la nature et de Theatrum Mundi qui articulait théâtre et cosmos.

APREM#9

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke

APREM#6 - photo Stephen Vincke