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Débat après la projection de « Une contre histoire de l’Internet », le film reportage de Jean-Marc Manach et Julien Goetz. © Dom Moreau

APREM#3: RÉSISTANCES NUMÉRIQUES

Octobre 2013

 

« L’avènement de l’ordinateur et plus encore sa banalisation transforment les modes de vie, en particulier les modes d’exercice du pouvoir, la communication, l’éducation et l’apprentissage. Les pratiques artistiques évoluent en parallèle, basées sur plusieurs champs de nouvelles écritures. Dans le champ des arts de la scène, les rôles des auteurs, metteurs en scène et acteurs sont rebattus comme un jeu de cartes pour donner des objets scéniques non-identifiables. Le numérique révolutionne les possibilités d’installations et d’œuvres plastiques ; on en oublierait presque la manière dont il a ouvert le champ des possibles en musique, de la création à la diffusion, le second nourrissant le premier. D’une manière générale, il fait exploser les frontières traditionnelles entre disciplines. Parfois gadget ou artifice, les possibilités qu’il offre en matière artistique ne sont que le pendant de la manière dont il révolutionne tous les champs de la vie ordinaire, à commencer par celui des médias, de leur diffusion et de l’essaimage de ses acteurs, via les différents types de réseaux sociaux.
La programmation informatique elle-même est une écriture numérique, avec ses règles, ses codes et ses détournements ».

 

Valérie Cordy

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« Les acteurs les plus visibles de cette irruption forment un continuum dans lequel pouvoirs publics et intérêts privés sont difficiles à distinguer. Apple, Google, Microsoft, Facebook, Amesys, services de renseignement (CIA ou NSA aux États-Unis, DCRI en France, Sûreté de l’état en Belgique), monde financier, industrie,…
Des « fadettes » de journalistes du journal « Le Monde » à un « étrange événement » vécu par David Dufresne et raconté à la page 413 de son ouvrage « Tarnac, Magasin Général », l’écriture numérique ouvre la possibilité à des lectures détournées.

La technologie et le medium utilisés, son degré d’ouverture et de documentation (propriétaire versus ouvert), la compréhension qu’a « l’écriveur » des lectures multiples et éventuellement non désirées de son travail sont tout sauf neutres et, partant, sujet de travail artistique.

Associé à tort au « pirate informatique », le hacker prend un parti radical quant à cette question à tiroirs, selon ce qu’il définit comme une « éthique du hacker » et qui tient du manifeste politique :
-> l’accès aux ordinateurs et à tout ce qui peut apporter la connaissance doit être total et sans restriction ; l’accès à l’information doit être libre ; il convient de défier le pouvoir et également de défendre la décentralisation ; les hackers doivent être jugés sur leurs résultats et non sur des critères fallacieux comme leurs diplômes, leur âge, leur race ou leur classe ; on peut créer de la beauté et de l’art avec un ordinateur ; les ordinateurs peuvent changer votre vie, en mieux.

Sous l’exigence de compréhension par le hacker de la technologie qu’il utilise et des conséquences de cette utilisation pointe une conscience et une exigence de conscience. Cette manie de commencer par démonter les réveils, puis de les remonter pour ensuite en créer un objet détourné font partie du patrimoine génétique de l’humain augmenté qu’est le hacker. »

 

Valérie Cordy

Invitée·s

Julien Ribeiro et Isabelle Bats, Jean-Claude Dargeant, Véronique Binst et Sonia Paço-Rocchia, Jean-Claude Englebert, Christophe Cotteret, David Dufresne…

© Dom Moreau

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