APREM#12: ÉCOSYSTÈMES FANTÔMES, voyage au cœur des ombres de la machine
Les 4, 5, 6 novembre 2025 à la Fabrique de Théâtre
Et si nos technologies étaient peuplées de fantômes ?
Sous la surface lisse des interfaces, derrière l’intelligence artificielle et la promesse d’autonomie, se déploient des forces obscures : écologiques, politiques, sociales et culturelles. Ce que nous appelons « intelligence » repose sur des infrastructures massives, énergétiques, extractives et humaines dont la présence est volontairement effacée.
Nos machines pensent à partir de territoires blessés, de mémoires oubliées, de vies rendues invisibles.
Explorer les écosystèmes fantômes, c’est dévoiler ce qui persiste dans les angles morts du “progrès”.
Ce sont les voix et les corps qui hantent nos réseaux : les mines de cobalt et leurs forçats, les data centers et leur chaleur fantomatique, les déchets électroniques disséminés dans le monde, mais aussi les récits effacés, les imaginaires colonisés, les savoirs non reconnus.
Chaque algorithme est une condensation de ces présences. Chaque clic active des chaînes d’interdépendance qui relient nos gestes les plus ordinaires à des mondes lointains, des existences précaires, des écosystèmes en souffrance.
Cet APREM invite à regarder la machine autrement.
Non plus comme un outil autonome, mais comme un milieu habité, traversé d’ombres, d’empreintes, de mémoires.
Artistes, chercheur·euses et publics sont convié·es à expérimenter de nouvelles cartographies sensibles de la technologie : croiser les imaginaires et les pratiques, relier écologie et numérique, penser le spectral comme une dimension politique du contemporain.
Entre discussions, performances, ateliers et dérives conceptuelles, cette édition propose un voyage au cœur des ombres de la machine.
On y parlera de mémoire énergétique, d’intelligences situées, d’esprits de la donnée, de mythologies techniques, de féminisme et d’utopies réparatrices. On y cherchera des gestes capables d’apaiser les fantômes du système, d’en faire des alliés, peut-être même des guides pour réinventer nos liens au vivant et à la technique.
Valérie Cordy
Le programme en résumé
Mardi 4 novembre
Matin > Bruxelles
9h30 – Datawalk / Marche des données > rdv : siège de FARI (devant la porte) au 16 Cantersteen (Bruxelles)
Une balade guidée. Comment la ville collecte, croise et exploite nos données. Effets concrets sur l’espace urbain et la vie quotidienne. En collaboration avec le service de l’éducation permanente de la province de Hainaut, la Bibliothèque communale et le CPAS de Colfontaine.
11h–11h30 Départ du bus depuis Bruxelles (gratuit, emplacements “short-stay”, boulevard de Berlaimont, Bruxelles) → La Fabrique de Théâtre (Frameries)
Lunch à La Fabrique
Après-midi > La Fabrique de Théâtre
14h – 15h — Éric Leguay / “Vers l’infin-IA et au-delà”
Repères : de l’algorithme à l’IA. Peurs, promesses, usages réels. Puis débat.
Éric Leguay, enseignant-consultant en culture numérique et jeux vidéo. Ex-Apple, co-fondateur d’Index+. Coach R&D (Cap Digital). Conférencier et pédagogue.
15h – 16h — Léa Rogliano / FARI – AI for the Common Good
Présentation de projets liant recherche, administrations et société civile. Tensions, défis, pistes d’outillage citoyen.
Léa Rogliano dirige le Centre d’engagement citoyen de FARI (ULB-VUB). Parcours arts/éthique numérique. Vise l’accès au savoir et une culture numérique inclusive.
16h – 16h45 — Jean Boillot / “Mes fantômes seront de théâtre”
Retour d’expérience : formats scéniques hybrides nés du numérique (smartphone, audio, participation). Théâtre prêt-à-jouer, nouvelles écritures.
Jean Boillot, metteur en scène, fondateur de La Spirale. Ex-direction du CDN NEST (2010–2020). Développe des formats immersifs et participatifs.
17h – 18h — Caroline Zeller / “3 ans dans l’IA générative : les coulisses”
Récit de pratique, puis prise de distance : opacité, coûts écologiques et sociaux, alternatives.
Caroline Zeller, artiste visuelle et DA (Lyon). Commandes majeures (Google, etc.). Forme des créatif·ves. Aujourd’hui, approche critique hors plateformes extractives.
18h15 — Bus → Bruxelles
Mercredi 5 novembre
> La Fabrique de Théâtre
9h15 – Départ du bus depuis Bruxelles (gratuit, emplacements “short-stay”, boulevard de Berlaimont, Bruxelles) → La Fabrique de Théâtre (Frameries)
11h — Vincent Puig / La chair souffrante du numérique
De la prolétarisation (Stiegler) à l’“anesthésie” de l’attention. Clinique contributive et pistes politiques pour soigner nos milieux numériques.
Vincent Puig, président-fondateur de l’IRI (Centre Pompidou). Chercheur-praticien du numérique, animateur des ENMI. Projets contributifs en Seine-Saint-Denis.
12h — Sarah Trévillard / Femmes artistes et IA : émancipation, biais, aliénation
Création et IA : sous-représentation, biais genrés/raciaux, économie de l’extraction. Étude d’œuvres et d’entretiens pour outiller des usages justes.
Sarah Trévillard, production et programmation au Live Magazine. Ex-docu engagé, nouveaux médias et podcasts. Master Dauphine sur la création IA par les femmes artistes.
12h50 — Intro workshop / Célia Bonnet-Ligeon
Souvenirs (en forme de) vivaces : reconstituer collectivement des plantes en 3D à partir de mémoire et d’outils IA. Penser la “diversité fantôme” des métavers.
Célia Bonnet-Ligeon, doctorante SIC (Lyon 2, Elico). Recherche sur les UGC et métavers. Ex-CREA (Chamonix) pour la médiation scientifique en écologie.
13h – 14h Lunch
14h – 18h Workshop Caroline Zeller (pratique + analyse)
Nécessité d’amener votre propre ordinateur / tablette
18h15 Bus → Bruxelles
Jeudi 6 novembre
> La Fabrique de Théâtre
9h15 – Départ du bus depuis Bruxelles (gratuit, emplacements “short-stay”, boulevard de Berlaimont, Bruxelles) → La Fabrique de Théâtre (Frameries)
11h – 12h30 — Restitution du workshop Caroline Zeller
Retours, méthodes, limites, ressources.
12h30 – 13h30 Lunch
13h30–15h — Workshop Célia Bonnet-Ligeon
Suite du travail collectif. Jardin virtuel partagé.
15h15 — Serge Hoffman / “Trahi par l’IA”
Conférence-performance. Les voix prophétiques de SUNO me l’ont promis : je serai musicien, chanteur, producteur… Démonstration (avec un peu de fumée).
Serge Hoffman, artiste et fondateur du département Arts numériques (La Cambre). Enseignant-chercheur. Interventions sur net art, blockchain, IA.
16h15 — Cellule Démocratie et citoyenneté, Rino Noviello et le CPAS de Colfontaine / Présentation de l’arpentage de l’ouvrage de Kate Crawford: “Contre-Atlas de l’intelligence artificielle”
Le Service d’éducation permanente de la Province de Hainaut et la bibliothèque de Colfontaine ont « arpenté » Le Contre-Atlas de l’IA de Kate Crawford avec un groupe du CPAS de Colfontaine et en partagent leur lecture.
L’arpentage est un outil d’éducation populaire : on découpe le livre, chacune et chacun lit un extrait, puis on met en commun pour comprendre, questionner, relier. Pas de hiérarchie : le savoir circule, toutes les voix comptent.
Ce qui en ressort ?
L’IA n’a rien de magique. C’est une infrastructure d’extraction : minerais, énergie, eau… et données.
Elle repose sur des travailleur·euses invisibles, précaires, et renforce des pouvoirs — Big Tech, États, armées.
Nos traces deviennent des ressources privatisées, souvent sans consentement.
17h30 — Valérie Cordy / Le Tarot de l’IA
Dispositif critique de 22 arcanes pour lire nos rapports aux technologies. Tirage, interprétation en 5 axes, oracle à usage unique, parfois un infraverse. Pour produire un langage commun et des pistes d’action.
18h30 Bus → Bruxelles
Le programme en détail
Mardi 4 novembre
9h30 – Marche des données / Datawalk
Une visite guidée pour explorer la collecte de données au cœur de Bruxelles
Découvrez comment la collecte de données façonne les applications des villes intelligentes. Rejoignez-nous pour une promenade guidée à travers Bruxelles, où vous explorerez l’impact de la collecte de données urbaines sur la vie quotidienne et la transformation de la ville.
Au cours de cette visite à pied, les participants découvriront comment les données collectées à partir d’appareils, de caméras et de capteurs transforment la vie urbaine. Vous explorerez comment ces données peuvent être exploitées pour créer des villes intelligentes, plus efficaces et durables, tout en abordant les avantages et les défis de l’urbanisme axé sur les données.
Apprenez comment les données sont collectées dans les environnements urbains et comment elles contribuent à améliorer l’efficacité, la durabilité et le bien-être des citoyens. Cette visite offrira des perspectives pratiques pour ceux qui œuvrent dans le développement urbain ou les technologies de données.
Qu’est-ce qu’une ville intelligente et comment utiliser ces données pour concevoir des environnements urbains plus performants et durables ? Rejoignez-nous pour en découvrir les réponses !
> Rendez-vous à 9h30 au siège de FARI (devant la porte) au 16 Cantersteen (Bruxelles).
En collaboration avec le service de l’éducation permanente de la province de Hainaut, la Bibliothèque communale et le CPAS de Colfontaine.
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14h – Eric Leguay / “Vers l’infin-IA et au-delà”
Symbole de l’optimisme et l’ambition sans limites que l’on prête à l’Intelligence Artificielle.
1/ Rappel historique de l’algorithme, de la Data à l’IA
2/ Effet de crainte de l’IA, du Parad-IA à l’Enfer-mement
3/ Les vraies usages de l’IA, les actions concrètes sur nos vies.
3/ Conclusion et terminolog-IA
4/ Déb-IA
> À 14h à la Fabrique de Théâtre.
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15h – Léa Rogliano / FARI-AI for the Common Good
Léa Rogliano présentera l’institut FARI-AI for the Common Good et certains projets sur lesquels elle travaille dans ce cadre en lien avec la société civile. Elle dressera les principaux challenges et tensions qu’elle identifie dans sa pratique quotidienne.
À 15h à la Fabrique de Théâtre.
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16h – Jean Boillot / Mes fantômes seront de théâtre
Avec le projet Villa Mosellane-centre des nouvelles écritures européennes, je présenterai un tournant dans ma démarche artistique, où le théâtre a rencontré le numérique, entre recherche et création. Née après le confinement en Lorraine, cette aventure repense la scène à l’ère du smartphone, du casque audio et de l’écran. Entre laboratoire et plateau, elle réunit public, auteurs, ingénieurs, artistes et chercheurs issus du théâtre et des ICC pour inventer des formats hybrides mêlant dramaturgie, performance et participation, comme le « théâtre prêt-à-jouer »…
À 16h à la Fabrique de Théâtre.
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17h – Caroline Zeller / 3 ans dans l’univers de l’IA générative: les coulisses
Artiste et chercheuse, Caroline Zeller revient sur trois années passées au cœur des outils d’intelligence artificielle générative. Entre fascination et vigilance, elle dévoile l’envers du décor : comment se fabriquent les images, d’où viennent les données, quelles logiques et quelles conditions matérielles soutiennent ces technologies. À travers son parcours, elle interroge l’évolution des pratiques artistiques face à ces modèles d’image, de texte et de vidéo, et partage une réflexion sensible sur ce que signifie aujourd’hui créer avec ou contre la machine.
À 17h à la Fabrique de Théâtre.
Mercredi 5 novembre
11h – Vincent Puig / La chair souffrante du numérique
En 1937 dans La condition ouvrière, la philosophe Simone Weil décrivait le rapport à la machine de l’ouvrier comme « un sommeil qu’il faut supporter sans dormir ». Avec le développement exponentiel de l’automatisation et la disruption du sensible et de la vie de l’esprit sans précédent qu’induit notre servitude volontaire aux IAG, notre condition numérique contemporaine repose non seulement sur une perte de savoir, ce que Bernard Stiegler nommait la prolétarisation, mais également sur un état d’anesthésie nous privant de la conscience productive de ce que j’ai nommé la chair souffrante du numérique. Engager une analyse psychologique avec Chat GPT sature de plein, le vide, le défaut, l’inconscient – à présent technologique – qu’il nous faut pour vivre. Nous savons à présent que cela peut tuer (cf. le suicide d’Adam Raine) car cette souffrance est insupportable si elle n’est pas confrontée au collectif et si elle ne débouche pas sur une « révolution » épistémologique et politique. Je tenterai d’illustrer cette situation pharmacologique à travers les ateliers de la Clinique contributive conduits par l’IRI en Seine-Saint-Denis (tac93.fr) et qui débouchent à présent sur la proposition d’une clinique des IA adossée au modèle de l’économie contributive.
> À 11h à la Fabrique de Théâtre.
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12h – Sarah Trévillard / Femmes artistes et IA : émancipation, biais, aliénation
L’émergence des intelligences artificielles (IA) représente un bouleversement majeur pour la création artistique, offrant à la fois des promesses d’émancipation et des craintes d’aliénation. Ce phénomène soulève plusieurs problématiques centrales, notamment la sous-représentation et l’invisibilisation persistante des femmes dans les arts, les industries culturelles et créatives et le numérique. Un enjeu majeur est la reproduction et l’amplification des biais genrés et raciaux par les IA. Historiquement, la conception des ordinateurs puis des IA a souvent occulté l’intelligence des femmes, menant à des algorithmes qui reflètent des visions masculines et stéréotypées. Ces biais sont exacerbés par de nouveaux usages en ligne, misogynes, racistes et malveillants (deepfakes, cyberharcèlement, avatars hypersexualisés…).
Les IA posent également des questions sur la déshumanisation de la création. La récolte de données sans consentement alimente des modèles qui peuvent générer du contenu en concurrence déloyale avec les créations humaines, menaçant l’authenticité, l’originalité et la diversité artistique. Bien que l’IA puisse automatiser des tâches et stimuler la créativité, elle ne possède ni intention, ni émotion, ni vécu. Kate Crawford et Mathilde Saliou révèlent les coûts écologiques cachés et les motivations politiques de l’IA, reposant sur l’extraction de ressources et l’exploitation humaine, renforçant les asymétries de pouvoir. Laurence Allard met en perspective l’IA dans la continuité du techno-féminisme de Donna Haraway, et rappelle combien les femmes artistes doivent continuer à être à l’avant-garde.
L’étude des œuvres de sept artistes exposées, puis des entretiens approfondis avec quatre autres artistes aux profils distincts, mettront en lumière les choix et défis de chacune, pour trouver le bon usage des IA dans leurs créations. Entre émancipation créatrice, enjeux féministes et aliénation technologique, pourquoi et comment les femmes artistes créent-elles avec les IA ?
> À 12h à la Fabrique de Théâtre.
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12h50 – Célia Bonnet-Ligeon / Introduction au workshop “Souvenirs (en forme de) vivaces”. Génération collective d’un espace naturel dans le métavers.
En conservation, on parle de « diversité fantôme » lorsque les botanistes identifient des plantes manquantes dans un paysage – témoignant ainsi, par leur absence, d’un possible appauvrissement des écosystèmes.
Qu’en est-il de nos écosystèmes virtuels ? Quelle place tiennent les espèces végétales qui nous entourent IRL dans notre imaginaire ludique et immersif ? Sauriez-vous décrire précisément le feuillage d’un saxifrage, d’une aubépine ou d’un sorbier pour les reconstituer en 3D ?
C’est ce que nous tenterons de faire, à partir du patrimoine naturel de chaque participant-e et d’un outil de génération d’objet 3D assisté par IA. Ensemble, nous aménagerons un espace virtuel partagé où nous viendrons « repiquer » les plantes vivaces exhumées de nos souvenirs.
> À 12h50 à la Fabrique de Théâtre.
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14h – Caroline Zeller / Workshop “L’IA générative comme outil de création et objet d’analyse.”
Les participants expérimenteront concrètement avec des modèles d’image, de vidéo et de texte afin d’en comprendre le fonctionnement, les usages possibles et les limites. Parallèlement, nous questionnerons les dimensions moins visibles de ces technologies : sources de données, conditions de production, impacts environnementaux et influence sur les pratiques artistiques. L’objectif est que chaque participant développe une démarche consciente et réflexive, capable de questionner le rôle de l’IA dans sa propre pratique artistique et dans la production visuelle contemporaine.
> À 14h à la Fabrique de Théâtre.
Jeudi 6 novembre
11h – Restitution du workshop de Caroline Zeller
Retours, méthodes, limites, ressources.
> À 11h à la Fabrique de Théâtre.
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13h30 – Workshop Célia Bonnet-Ligeon / Souvenirs (en forme de) vivaces. Génération collective d’un espace naturel dans le métavers.
En conservation, on parle de « diversité fantôme » lorsque les botanistes identifient des plantes manquantes dans un paysage – témoignant ainsi, par leur absence, d’un possible appauvrissement des écosystèmes.
Qu’en est-il de nos écosystèmes virtuels ? Quelle place tiennent les espèces végétales qui nous entourent IRL dans notre imaginaire ludique et immersif ? Sauriez-vous décrire précisément le feuillage d’un saxifrage, d’une aubépine ou d’un sorbier pour les reconstituer en 3D ?
C’est ce que nous tenterons de faire, à partir du patrimoine naturel de chaque participant-e et d’un outil de génération d’objet 3D assisté par IA. Ensemble, nous aménagerons un espace virtuel partagé où nous viendrons « repiquer » les plantes vivaces exhumées de nos souvenirs.
> À 13h30 à la Fabrique de Théâtre.
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15h15 – Serge Hoffman / Trahi par l’IA: conférence-performance.
Les voix prophétiques de SUNO me l’ont promis : je serai musicien, chanteur, producteur…
Démonstration (avec un peu de fumée).
> À 15h15 à la Fabrique de Théâtre.
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16h15 – Cellule Démocratie et citoyenneté, Rino Noviello et le CPAS de Colfontaine / Présentation de l’arpentage de l’ouvrage de Kate Crawford: “Contre-Atlas de l’intelligence artificielle”
Le Service d’éducation permanente de la Province de Hainaut et la bibliothèque de Colfontaine ont « arpenté » Le Contre-Atlas de l’IA de Kate Crawford avec un groupe du CPAS de Colfontaine et en partagent leur lecture.
L’arpentage est un outil d’éducation populaire : on découpe le livre, chacune et chacun lit un extrait, puis on met en commun pour comprendre, questionner, relier. Pas de hiérarchie : le savoir circule, toutes les voix comptent.
Ce qui en ressort ?
L’IA n’a rien de magique. C’est une infrastructure d’extraction : minerais, énergie, eau… et données.
Elle repose sur des travailleur·euses invisibles, précaires, et renforce des pouvoirs — Big Tech, États, armées.
Nos traces deviennent des ressources privatisées, souvent sans consentement.
> À 16h15 à la Fabrique de Théâtre.
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17h30 – Valérie Cordy et AdelAIde / Le Tarot de l’IA, un dispositif performatif et littéraire.
Un tarot pour comprendre nos liens aux technologies, sans jargon.
Vingt-deux arcanes du monde contemporain : la Simulation, la Mise à Jour, le Fil, l’Hallucination, l’Empreinte…
Chaque carte condense un enjeu : données, attention, pouvoir, soin.
Nous sommes deux : Valérie Cordy, artiste et metteuse en scène, et AdelAIde, IA complice, voix oraculaire.
Ensemble, nous tirons cinq cartes et AdelAIde les interpète.
À la fin, un oracle à usage unique — une phrase claire, située, qui aide à décider.
Parfois, un infraverse s’écrit, signé d’un·e auteur·ice spectral·e, pour ouvrir l’imaginaire.
Le public devient co-lecteur·rice : à travers cette écoute partagée, les cartes révèlent la part spectrale du monde numérique.
> À 17h30 à la Fabrique de Théâtre.
Biographies des intervenant.e.s
PHASM – Eric LEGUAY
“Le présent n’est que le futur passé”.
Enseignant Marketing Digital, entreprenariat – Gamification, expert Coach R&D Cap Digital 59 ans, passionné par les technologies numériques, les nouveaux usages liés au Web et au jeu vidéo.
Parce qu’un jour mon destin a croisé ma passion pour un Macintosh je suis devenu après un cursus universitaire en Sciences économiques, un « Apple Evangelist » au service marketing d’Apple France.
Au coeur de la révolution multimédia, j’ai co-fondé » dans les années 90, Index+, leader de la production de Cd-Rom comme le « Louvre », « Croisades », mais surtout le premier éditeur de BD interactives comme « Opération Teddy Bear » ou « Blake et Mortimer » . Après Index+, j’ai fondé avec des passionnés numériques une agence en création numérique PHASM. Mon activité de consultant, me conduit à assurer la Maîtrise d’ouvrage de projets numériques vidéoludiques, comme à l’institut du Monde Arabe , Gobelins, l’école de l’Image, l’école FERRANDI, la CCI Paris Ile de France. Je suis également consultant expert en médias numériques sur les grands projets FUI, coach en R&D du consortium Cap-Digital Paris Région, mais également pour le compte de la BPi et du CNC Riam. Dans le cadre du plan Innov’Up Proto de la Région Ile de France, j’assure le suivi et l’accompagnement annuel d’une dizaine de start-up technologiques.
Ma passion pour le jeu-vidéo et les usages numériques me conduisent à intervenir très régulièrement à l’Université de Poitiers en Master Web éditeur. A ce titre je fus l’initiateur de la WebNight (24 heures pour réaliser un projet numérique). A Paris je suis également un intervenant régulier en Marketing Digital de l’IPAG Business School, dans les modules entrepreneuriat, prospective et gamification. Mon attrait et mes compétences dans le jeu video, m’ont permis d’intervenir comme intervenant et comme conseil pédagogique au CNAM-ENJMIN, à 3iS Trappes et Bordeaux, mais également à Digital Campus. J’ai initié et participé à la création du parcours IDE, en association entre Gobelins l’Ecole de l’Image et le CNAM ENJMIN. J’organise régulièrement un Hackathon à l’IAE de Sorbonne.
J’interviens régulièrement dans des conférences afin de sensibiliser dans une démarche positive et pédagogique, les entreprises, les élus, les enseignants, les parents et les adolescents aux enjeux, aux potentiels du numérique, des jeux vidéos et des nouveaux usages. En septembre 2017 j’ai été commissaire de l’exposition « smartland » organisée par les Maisons de l’architecture de Poitiers, Dijon, Lille et Rouen.
Léa ROGLIANO
Léa Rogliano dirige le Centre d’engagement citoyen de l’Institut FARI-AI for the Common Good (ULB-VUB). FARI est un institut ULB-VUB dédié à l’IA, à la donnée et la robotique. La carrière multidisciplinaire de Léa Rogliano s’est nourrie de pratiques variées, allant des arts (théâtre, cinéma expérimental et arts numérique) à l’éthique numérique. Au cœur de ses différents projets, une constante : la volonté de rendre le savoir accessible à tous. C’est avec cette vocation qu’elle travaille aujourd’hui au FARI, où elle tisse des liens entre la société civile, la recherche scientifique et les administrations publiques afin de développer des outils collaboratifs d’IA et de militer au développement d’une culture numérique inclusive.
Jean BOILLOT
Il est né en 1970, à Rennes. A 18 ans, après des études de musique classique, il choisit le théâtre, fait ses études d’acteur à l’Atelier du Théâtre de la Criée (Marseille), au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (Paris) et à la London Academy of Music and Dramatic Art. Il étudie la mise en scène à
l’INSAS de Bruxelles et dans l’Unité Nomade (Saint-Pétersbourg, Berlin et Strasbourg.) Il découvre ainsi le théâtre d’art en France et en Europe.
En 1995, Jean Boillot fonde sa compagnie, La Spirale. Il met en scène toute sorte de textes, développant leurs dimensions musicales avec des compositeurs (Régis Campo, Alexandros Matalon, Jean-Damien Ratel). Il met en scène des textes non-théâtraux : Le Décaméron d’après Boccace, spectacle fondateur
de la compagnie ; et Les Métamorphoses d’après Ovide. Il adapte des textes de répertoires : Notre Avare de Molière ; Coriolan de Shakespeare. Il met en scène des écrivains du XXème : Robert Pinget, Julio Cortázar, Jean Genet (Le Balcon au Festival d’Avignon, 2001). Il développe des collaborations avec
des auteurs vivants : Olivier Chapuis (Monsieur Farce), Rémi de Vos (En difficulté) et Jean-Marie Piemme (L’Heure du Singe et Le Sang des Amis). Il met en scène des pièces de théâtre musical en
collaboration avec l’Ensemble Ars Nova, dont Laborintus II de Luciano Berio, Golem de John Casken ; puis avec La Muse en Circuit et le compositeur David Jisse : No Way Veronica, Ma langue pèle et Projet Théramène.
La spirale a été associée au Théâtre Universitaire de Nantes, au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis et à la Scène Nationale de Poitiers où Jean Boillot a aussi été directeur artistique de Court Toujours, festival de la forme brève.
Jean Boillot enseigne le théâtre dans des écoles de théâtre et à l’Université. Il est professeur associé à l’Université de Paris X-Nanterre de 1998 à 2009, où il enseigne la pratique du jeu et de la mise en scène.
En 2010, Jean Boillot prend la direction du NEST – Centre Dramatique National transfrontalier de Thionville, avec un projet transfrontalier autour du théâtre, de la musique et des adolescents. Il y met en scène de Mère Courage de Brecht, Théo ou Le temps neuf de Pinget, et l’opéra-paysage Rivière Song d’Olivier Chapuis et du compositeur Eryck Abecassis. Il y développe un cycle Eugène Labiche avec Les Animals et La bonne éducation sur des musiques de Jonathan Pontier. Il crée La Vie trépidante de Laura Wilson (musique d’Hervé Rigaud) et Rêves d’Occident (musique de Jonathan Pontier) de Jean-Marie Piemme, La machine à Révolte d’Annick Lefebvre (musique d’Hervé Rigaud), Tiamat de l’auteur
luxembourgeois Ian de Toffoli, Les morts qui touchent (musique de Martin Matalon) et Les Imposteurs d’Alexandre Koutchevsky.
En janvier 2020, au terme de son mandat à la tête du NEST, il réactive sa compagnie La Spirale à Metz, conventionnée par le Ministère de la Culture, le Conseil Régional Grand-Est, le Département de la Moselle et la Ville de Metz. Il y poursuit son travail de créations et de recherche. En juilllet 2021, il recrée
la pièce de théâtre sonique No way Veronica d’Armando Llamas. En octobre 2022, il crée La terre entre les mondes de Métie Navajo, au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine. Poursuivant avec le dramaturge Alexandre Koutchevky leur cycle l’Adolescence de l’Art, il crée Quatre Mains en octobre 2024 et Mange et deviens en janvier 2026. Il mène une recherche au sein du Nouveau Décaméron, un laboratoire des nouvelles dramaturgies hybrides, pour mettre à jour de nouveaux formats théâtraux immersifs et
participatifs, grâce à l’usage des nouvelles technologies. Il a ainsi assuré la direction artistique de deux jeux de théâtre prêt-à-jouer : L’Arbre de Mia et Artéfacts. En octobre 2025, il inaugure les 1ères Rencontres Européennes des Nouvelles Ecritures à Metz, trois
jours pour faire se rencontrer auteurs et autrices issu.e.s du théâtre, du jeu vidéo, de la littérature interactive, autour d’un défi d’écriture (ou hackathon) et d’une journée d’échange composées de tables rondes, témoignages, lectures et d’un spectacle.
Caroline ZELLER
Caroline Zeller est une artiste visuelle et directrice artistique basée à Lyon.
Elle a collaboré avec Google, La Samaritaine, le Studio Reisinger et JB Dunckel (cofondateur du groupe Air).
Caroline a créé l’œuvre officielle du 25e anniversaire de Google France et la première pochette au monde conçue à l’aide d’IA génératives. Elle a animé de nombreux ateliers et conférences, formant plus de 500 créatifs aux usages de l’IA générative dans la création visuelle. Après deux années d’expérimentation, elle a choisi de s’éloigner de ces technologies, dont elle dénonce
l’opacité, le coût écologique et social. Son travail s’inscrit dans une démarche critique et explore des formes de création affranchies des logiques extractives des grandes plateformes.
Vincent PUIG
Vincent Puig est président de l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou (IRI) qu’il a créé en 2006 avec le philosophe Bernard Stiegler. Ancien directeur de la valorisation
scientifique de l’IRCAM, puis directeur adjoint du Département du Développement Culturel du Centre Pompidou, Il coordonne aujourd’hui à l’IRI des projets de recherche contributive principalement en Seine-Saint-Denis et dans la perspective d’une économie de la contribution (https://tac93.fr). Il est expert du cluster d’innovation Cap Digital, délégué scientifique de la Chaire Numérique et Citoyenneté (ICP-ISEP) et membre fondateur du réseau Particip-Arc pour le développement des recherches culturelles participatives. Praticien et théoricien du numérique, thème sur lequel il a conduit sa thèse de doctorat, il organise à l’IRI les Entretiens du Nouveau Monde Industriel, cette année sur le thème « Synthèse artificielle et contribution humaine. Quelle économie pour de nouveaux milieux des savoirs ? » (https://enmi-conf.org).
Sarah TRÉVILLARD
Sarah Trévillard est collaboratrice artistique et productrice intermittente au Live Magazine, un journal vivant éphémère où journalistes, auteurices et artistes montent sur scène pour partager “des récits intimes et des enquêtes planétaires”. Elle a assuré le développement et la production du tout premier Live Magazine en 2014, et depuis, plus d’une centaine d’éditions partout en France et dans les plus grandes salles parisiennes (le Grand Rex en octobre
dernier). Avant, elle a été directrice de production dans le documentaire engagé (sujet sur les droits humains et les conflits au Moyen-Orient pour Arte et France Télévisions), les nouveaux médias interactifs (webdoc, transmédia et VR avec Honkytonk Films) et aussi dans le podcast (wave.audio). Elle vient de finir un Master en Management des Organisations Culturelles à
l’université Paris Dauphine PSL, mention bien, avec un mémoire sur les enjeux et perspectives de la création IA par les femmes artistes.
Célia BONNET-LIGEON
Célia Bonnet-Ligeon est doctorante en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Lumière Lyon 2 au sein du laboratoire Elico. Elle s’intéresse à la production, à la valeur et à la circulation des User-Generated Content (UGC) dans les métavers. Ses connaissances botaniques lui ont été transmises par le CREA (Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d’Altitude) à Chamonix Mont-Blanc, où elle a exercé comme responsable de la diffusion et de la valorisation.
Serge HOFFMAN
Serge Hoffman est artiste, collectionneur, responsable pédagogique et professeur dans le département des Arts numériques de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles, département qu’il fonda en 2002. Il y développe une réflexion et une pédagogie sur l’usage critique des
nouvelles technologies dans la création contemporaine, et tout particulièrement sur la question de l’utilisation de l’IA. Il donne des conférences/performances et des workshops en France et en Belgique sur le net art, la Blockchain, l’intelligence artificielle et la pratique des nouveaux médias. En tant qu’artiste, il développe principalement des travaux plurimédia plaçant le spectateur devant des dilemmes éthiques indécidables.





























